Harari propose 3 principes pour la protection des données privées2 min read
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Lors de la conférence Love Tomorrow le 12 août 2022, l’historien et auteur Yuval Noah Harari, a partagé ses pensées sur la protection des données personnelles. Face à la menace croissante des dictatures numériques, Harari propose des solutions pour préserver nos libertés fondamentales à l’ère du Big Data.
L’urgence d’aborder ce sujet n’a jamais été aussi grande, Harari soulignant que nous vivons une époque où « il est possible de suivre tout le monde tout le temps et d’annihiler complètement la vie privée humaine », une capacité qui surpasse même les régimes totalitaires historiques tels que l’Union Soviétique ou l’Allemagne nazie. C’est selon lui un des plus gros dangers auxquels nous aurions à faire face, à côté de la crise climatique.
Cependant, il a insisté sur le fait que ce scénario n’est pas une prophétie, que ce n’est pas déterminé. Par exemple les mesures telles que le Règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’Union européenne seraient dans la bonne direction. Mais pour garantir une protection efficace des données personnelles, il recommande de préserver trois principes clés. Il estime tout de même qu’il est “important de récolter plus de données”, mais grâce à ces principes nous pourrions à la fois protéger nos libertés et notre vie privée, tout en permettant aux sociétés de bénéficier des avantages du Big Data.
1. Le principe de bienfaisance : Il doit y avoir une loi simple qui dit que « toute information recueillie sur une personne doit être utilisée pour aider cette personne, et non pour la manipuler. ». Un principe que nous respectons déjà dans certains Etats dans les relations avec les professionnels de santé, les avocats et les comptables, mais qui doit être étendu aux géants de la technologie.
2. La décentralisation des données : La décentralisation des données est cruciale pour éviter la concentration des données en un seul lieu, qu’il s’agisse d’une entreprise ou d’un gouvernement. C’est selon-lui une voie directe vers une dictature numérique.
3. La surveillance réciproque : Toute augmentation de la surveillance des individus doit être équilibrée par une surveillance accrue des gouvernements et des grandes entreprises. Les technologies de surveillance peuvent et doivent être utilisées pour maintenir la responsabilité et la transparence de ces entités.
Il ajoute que la technologie n’est ni intrinsèquement bonne, ni mauvaise. Sa véritable nature est déterminée par la manière dont elle est réglementée et utilisée. Les ingénieurs, qui sont souvent à l’avant-garde de l’innovation technologique, devraient également être impliqués dans l’élaboration de solutions pour contrer les abus de pouvoir (corruption, évasion fiscale, etc.) et les atteintes à la vie privée. En d’autres termes, l’innovation technologique dans la récolte de données doit aller dans les deux sens.