Culture

No fuck Bébé : retour sur le groupe après 39 ans3 min read

Mar 25, 2021 3 min

No fuck Bébé : retour sur le groupe après 39 ans3 min read

Getting your Trinity Audio player ready...
Temps de lecture : 3 minutes

No Fuck Bébé réunit des jeunes issus de la cité des buis à Valentigney. Il est initialement composé en 1982, à la guitare, de René Phillipps, et de Jimmy, à la batterie.  Ils sont ultérieurement rejoints par Laurence puis Quinroux, à la basse et Titus qui remplace René au chant. Aujourd’hui nous revenons sur leur histoire après 39 ans avec un entretien avec René Philips.

René commence par nous expliquer qu’ils avaient trouvé le pseudo « No Fuck Bébé«  en réfléchissant à un nom de groupe. Au début, il le trouvait choquant mais étant donné qu’ils s’étaient lancés avec ce pseudo, ils ont préféré ne pas le changer. Jimmy expliquait ce pseudo anciennement dans un reportage en disant que les bébés sont des petites choses qui sont toujours en phase de découverte et qu’ils ne veulent pas se faire « enc*ler ». Inspiré par le mouvement punk, par exemple des Sex Pistols du folk dans son enfance et bien d’autres, ils aimaient leur côté revendicatrice, leur style vestimentaire « do it yourself ». Ils se reconnaissent en eux par ce qu’ils voulaient également « tout et tout de suite et à fond ». Même si à cette époque ils ne vivaient pas de leur musique, René par exemple travaillait chez Peugeot. Il aimait cette époque où c’était simple de trouver du travail.

Le groupe aurait pu prendre de l’ampleur sans la drogue, regrettez-vous cette consommation ?

« Mais oui bien cela, mais je ne regrette rien de mon passé parce que mon passé fait ce que je suis aujourd’hui. Et comme je dis dans le reportage, je n’ai pas de remords, j’ai des regrets. Mais pour autant la vie qu’on a vécu, c’est les choix qu’on a fait donc quand on fait donc on va jusqu’au bout. Sinon notre caractère et notre personnalité ne se construisent pas, c’est-à-dire qu’on a pas du tout d’identité. Je n’ai pas de regret mais j’ai des crèves coeurs par exemple j’ai plus de 20 amis qui sont mort d’overdose, de sida ou encore de règlement de compte, oui il y avait tout ça dans les années 80 ! ».

Est-ce que la drogue vous a aidé à avancer ou à tenir debout ?

« Non je ne pense pas que la drogue nous ait aidé à avancer, ce n’était pas une source d’inspiration. (…) ça nous arrivait de jouer à des concerts sous effets, et la plupart du temps en étant sous emprise de stupéfiant, ça n’a jamais été des bons concerts. Et tu te rends compte au bout de certains moments que si tu veux vraiment respecter le public, faut pas boire et ne pas prendre de produits. Parce que t’es concentré sur ce que tu communiques et par respect du public c’est bien d’être véritablement connecté avec eux (…) ».

Certains de vos amis sont morts dû à une overdose, n’aviez-vous pas peur de la mort ?

« Non pas du tout ! La mort on la côtoie tout le temps, les overdoses étaient constantes. Il y avait même des overdoses dans des soirées. Soit la personne arrivait à revivre, soit la personne ne revenait pas, et c’était une catastrophe quoi. »

Photo du groupe

René est toujours en contact avec ses amis, et surtout avec son ami Jimmy le batteur avec qui il a un lien particulier. Il nous livre que ce n’est pas leur ego qui a causé la fin du groupe mais bien par ce qu’ils souhaitaient « survivre ». Il explique que le terme « vivre » était un euphémisme parce que sa vie aurait pu s’arrêter à 20-25 ans. Il se considère ainsi comme un rescapé. Il lui reste toujours de la nostalgie pour cette époque, il se sent « nostalgique pour la liberté » dit-il.

Array